Les baleiniers bréhatins
Voici la suite de l'histoire de la pêche à la baleine ...........
Où allaient les marins du Goélo ?
Les registres classent souvent les Bréhatins comme Paimpolais, puisque c'est leur quartier maritime.
Ces registres montrent que Nantes et Paimboeuf attiraient plus que les autres ports .
Selon une coutume que l'on retrouve à la morue, les grands frères emmenaient les plus jeunes La réputation des capitaines et des harponneurs, les parts proposées par les armateurs étaient des arguments décisifs. On voit un Tropel dont la part a été payée avant son retour de campagne, sans doute pour faire face à des devoirs familiaux. Nos marins ont beaucoup péché en descendant les mers chaudes des Antilles à l' Argentine.
D'autres ont pratiqué les côtes d'Afrique, très dangereuses par les vents et les rouleaux qui portent à terre. Les histoires les plus pittoresques sont nées dans le Pacifique, avec de terribles aventures avec les reines cannibales.
Seuls le cachalot et la baleine noire étaient utiles, car les autres cétacés coulent après la mort.
La baleine noire pouvait parfois descendre sous l'eau, mais on avait le temps de l'assurer vers 30 m de fond pour la remorquer. Il n'était pas rare de perdre un animal lors du remorquage. Il est arrivé aussi que les baleinières soient emportées à perte de vue, que des équipages soient contraints de se réfugier sur leur prise qui avait fait couler leur canot.
On n'hésitait pas à attaquer d'abord un balaineau sachant que sa mère resterait à côté de son petit avant d'être harponnée à son tour.
Aujourd'hui, les canons des bateaux usines tuent d'un coup et on gonfle la prise avant de la monter par un pont arrière.
Les Esquimaux et les Antillais des Grenadines ont droit à quatre prises chaque année à l'ancienne, en traitant leurs captures à terre.
Aujourd'hui les visites ont remplacé la chasse à la baleine. C'est le cas au sud de la Martinique, où les deux pitons de Sainte-Lucie appellent le navigateur.
L'île a été sept fois française et sept fois anglaise, une dernière brise a fait la victoire de l'amiral Rodney. Il est assez difficile de voir aussi bien des baleines noires (celles qui sautent) ailleurs que là !
Le canot de Marie devant Almond Morgan Beach peut conduire jusqu'aux baleines, celles que Bougainvillé avait instruction de son roi de chercher.
La fortune !
La chasse aux grands cétacés payait deux fois plus que le commerce et les autres pêches. Les huiles obtenues par la fonte des graisses fournissaient une clarté supérieure aux bougies. Les fanons des baleines trouvaient toutes sortes d'usages, aujourd'hui dévolus au plastique. L'exploitation du pétrole et de ses dérivés a mis fin à cette aventure maritime qui se poursuit aux Antilles britanniques.
Guère de souvenirs semblent conserver en Europe cette épopée maritime. En Nouvelle-Angleterre et à Nantucket, les musées et la culture conservent cette grande histoire.
Pourtant, le bien-être et même la fortune gagnée par ces marins d'exception ont changé la vie quotidienne.
En 1840, seule l'église et les chapelles à Bréhat étaient couvertes d'ardoises : les maisons étaient toutes des chaumières.
Cette chasse puis la pêche à la morue, ont permis de nouveaux toits, sans risque d'incendie, avec gain de place et surtout ....bénéfice de l'eau de pluie récoltée par les gouttières et les citernes.
Les 23 puits de l'archipel de Bréhat sont saumâtres et jusqu'en 1967 il 'y avait pas d'arrivée d'eau du continent.
Les ardoises des plus vieux toits racontent une prospérité acquise en pleine mer au bout du harpon !